Depuis environ 6 mois, la pandémie du Coronavirus s’est installée sur tous les continents et a déjà causé plus de 300.000 morts. Après les hésitations et les atermoiements de certains dirigeants mondiaux ayant favorisé la propagation du virus, la quasi-totalité des gouvernements a pris la mesure du caractère très contagieux du virus ainsi que de sa dangerosité. Selon le contexte et la situation, et outre les mesures barrières, chaque pays a mis en œuvre des dispositions pour limiter la propagation de la maladie. Celles-ci, tout en ayant pour vertu de participer à la résolution de la crise sanitaire, participent malheureusement à créer les conditions d’une situation socio-économique désastreuse à terme. Raison pour laquelle, plusieurs leaders de la planète choisissent depuis peu, d’assouplir les mesures prises, y compris en levant tout ou partie des règles du confinement.
Le Togo, à l’instar de beaucoup d’autres pays vit depuis le 1er avril sous le régime de l’état d’urgence, décrété à juste titre par le Chef de l’Etat. Il a entre autres pour conséquences, assumées par les décideurs et comprises par les citoyens, de ralentir les activités économiques. La démarche est simple : privilégier la santé. Aujourd’hui, est venue l’heure d’envisager la levée de cet état d’urgence et des mesures qui y sont liées, notamment l’isolement de la capitale et de certaines villes, de même que le couvre-feu. Il est vrai que les cas ont augmenté depuis deux mois. Mais pas de manière exponentielle comme l’avaient annoncé les prévisions alarmistes de l’Organisation mondiale de la santé(OMS).
Tous les épidémiologistes indiquent que toute pandémie connaît un pic de contaminations et il nous faudra passer par là. En outre, La Coordination Nationale de Gestion de la Riposte à la Covid-19 soutient que la situation se stabilise. Il ne s’agit pas de demander un changement de paradigme, qui consisterait à prioriser désormais l’économie au détriment de la santé.
Mais simplement de faire le constat d’une part que le virus est peu ou prou sous contrôle, et d’autre part qu’en toute hypothèse, nul ne sait quand il disparaîtra ni même s’il le sera. De fait, il nous faudra simplement apprendre à vivre avec lui, avec le respect d’un minimum de règles comme celles édictées depuis le début de la crise : distanciation sociale, port de masques (obligatoires pour le coup dans l’espace public), lavage systématique des mains etc….
Plusieurs pans de notre économie sont en voie d’être sinistrés : transport, tourisme, hôtellerie, restauration, loisirs, évènementiels, monde de la nuit etc… Sans oublier le secteur informel. Les mesures d’accompagnement des entreprises et des ménages diligemment mises en œuvre par le gouvernement ne suffiront pas à amortir l’impact socioéconomique de cette crise, surtout si elle devait encore durer.