Dispositions spéciales pour un carrefour à fort taux d’insécurité

0
1545
Devanture d’une kiosque de vente de portables

L’ambiance particulière observable tous les jours même tard dans la nuit au carrefour Deckon a non seulement permis de développer et transformer cet endroit en un centre commercial incontournable à Lomé, mais aussi en un lieu où règne une grande insécurité.

Des activités illégales

Le deal est la première activité douteuse développée à ce carrefour. Ce troc est une manière pour les dealeurs d’arnaquer les honnêtes citoyens ignorants. « Une petite inattention et on peut te voler toi-même », indique le secrétaire du chef Adjaley, en ricanant.

« Ces jeunes sont capables de te vendre un savon ou pire encore un caillou à la place du portable. Et ceci sans que tu ne t’en rendes compte. Au pire des cas quand tu le sauras, il est déjà trop tard car le dealer aura disparu », confirme Koumondji, premier notable du chef Adjaley.

Lire aussiDéckon, un quartier particulier au coeur de Lomé

Le vol est également très développé à ce carrefour. Surtout le vol des motos qui se fait au vu et au su de tout le monde en pleine journée. « Ils ont tous les moyens, même si tu mets ta moto au dos ils vont te la prendre en un rien de temps », se désole une personne victime de vol de moto à ce carrefour il y a de cela deux semaines. « Ce jour-là, j’avais bloqué la tête de mon Haoudjue en plus j’ai mis l’antivol. Mais le temps de monter à l’étage et revenir je n’ai plus vu ma moto jusqu’à ce jour », s’étonne-t-il.

Du fait de cette insécurité, beaucoup surnomment ce carrefour « Santana Kpédji », c’est-à-dire le couloir de l’enfer car la moindre erreur en ce lieu se paie cash.

Pas trop surprenant quand on sait que c’est aussi le point de ralliement des jeunes « hustlers » et débrouillards très habiles dans la fourniture des faux services, dans la vente des fake et dans le détournement des clients. Il est aussi reconnu comme quartier privilégié des péripatéciennes.

Des descentes spéciales des forces de sécurité pour la sécurité

Ces descentes policières ne datent pas d’aujourd’hui. Elles se faisaient depuis les années 1990 où la prostitution avait pris de l’ampleur au carrefour Déckon.

Lire aussiDéckon, un carrefour chargé d’histoire

En effet, les autorités du canton d’Amoutivé ont eu à faire des démarches auprès des autorités compétentes de sécurité pour la sauvegarde et la tranquillité du carrefour. C’est ainsi que régulièrement, les forces de l’ordre descendaient les soirs jusque tard dans la nuit pour assurer la sécurité des riverains. « Lors de ces opérations, les prostituées étaient embarquées, destination les cellules du commissariat. Et en ce moment, il arrivait même que des jeunes prostituées soient données en cadeau aux hommes. Ils suffisait d’en faire la demande», raconte le premier notable.

Aujourd’hui, la fréquence de ces descentes a beaucoup baissé. « Hormis la sécurité qu’assurent de jour les forces de sécurité notamment via la régulation de la circulation routière, les descentes nocturnes et spéciales ne se font depuis un moment que lorsqu’un incident majeur s’est produit dans la semaine », explique le secrétaire.

« Maintenant que la mairie est installée, nous espérons que les choses vont changer et que ces descentes vont reprendre », conclut le secrétaire du chef Adjaley.