Edito : Promesse de développement local

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Sauf revirement de dernière minute dont seule la classe politique togolaise a le secret, les  élections locales prévues le 30 juin  prochain verront la participation de la quasi-totalité des forces animant la vie publique dans notre pays. Y compris la remuante société civile qui a appelé les électeurs à aller se faire enrôler. Même  l’inénarrable évêque Mgr Philippe Kpodzro a adhéré au processus, encourageant notamment dans une vidéo nos compatriotes à se faire recenser massivement.

Seul manquera à l’appel et sans surprise, le Parti National Panafricain (PNP) qui n’est pas encore prêt à se confronter aux suffrages universels pour évaluer son véritable poids sur l’échiquier et continue de  faire  le choix de l’insurrection pour parvenir au pouvoir. Tikpi Atchadam et ses lieutenants croient toujours  et appellent  au grand soir où tout se renverserait. Sera également absent, le Parti des Togolais qui au fond, n’aurait  rien à gagner lors de ce scrutin ; ses  chances d’avoir des élus étant quasi inexistantes.

De ce point de vue, le caractère inclusif des élections à venir  dont les dernières remontent à plus d’un quart de siècle, est à saluer. La majorité des acteurs a compris les enjeux de telles consultations, auxquelles visiblement les Togolais sont attachés et dont ils attendent beaucoup. En effet, ils sont convaincus que la promesse d’un développement à la base et durable, passera nécessairement par des collectivités locales structurées et performantes.

Il est également intéressant de constater que, contrairement à ce qu’on aurait pu craindre, ces locales ne seraient pas le  seul apanage des formations politiques. Plusieurs citoyens  non encartés constituent des listes indépendantes pour faire entendre, loin des chapelles politiques et du système partisan,  leur propre voix.

Reste à souhaiter qu’à l’heure de la campagne, les nécessaires débats ne se transforment pas en foire d’empoigne au préjudice des idées novatrices pour le développement des collectivités territoriales. Il faut tout autant éviter que ces élections ne constituent qu’un ultime tour de piste pour la présidentielle de l’année prochaine, reléguant ainsi au second plan ses véritables enjeux.

En attendant, il y a lieu de regretter qu’aucune vraie campagne de sensibilisation et d’appropriation du contour ainsi que du contenu de la décentralisation en cours dans notre pays ne soit menée. Comme si cette décentralisation ne se limitait qu’à l’organisation d’élections, qui n’en constituent en réalité qu’une des  dimensions.