Le Commonwealth, une opportunité pour le Togo

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L’annonce en 2014 de l’ambition du Togo d’adhérer au Commonwealth dont les Etats sont membres pour une écrasante majorité d’anciens territoires de l’empire britannique, avait suscité curiosité et polémique. Celles-ci ont resurgi à l’occasion du séjour dans notre pays d’une mission d’évaluation envoyée par l’organisation. Au-delà des interrogations de principe, avec 2 milliards de consommateurs, le Commonwealth est bien une opportunité pour le Togo.

Après le Rwanda dont l’adhésion avait fait grand bruit en 2009 et alors que le Gabon frappe également à la porte, le Togo est dans le starting-block pour intégrer la plus grande organisation regroupant essentiellement les anciens territoires de l’Empire britannique qui promeut des valeurs dont l’égalité, la non-discrimination, la démocratie et la primauté du droit….

La démarche avait été initiée il y a 7 ans maintenant et le processus suit son bon cours. L’adhésion n’est pas automatique. Notre pays devra montrer patte blanche par rapport à un certain nombre de critères précis : respect de la démocratie, Etat de droit, liberté de la presse, climat des affaires …C’est dans ce cadre qu’une mission d’évaluation séjourne à Lomé. Outre les officiels, elle rencontre les acteurs politiques, la société civile, le secteur privé, les médias etc. Les interrogations sur les motivations d’une telle démarche sont légitimes. En effet, que va chercher le Togo abritant davantage de locuteurs francophones et membre de l’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF) au Commonwealth ?  Pour les  autorités, l’un n’exclut pas l’autre et surtout, il ne s’agit pas de quitter l’OIF.

Au surplus, des pays comme la Corée du sud, Mozambique, Ukraine ou Thaïlande, l’Irlande, la Gambie, l’Etat américain de Louisiane et Malte etc. qui ne sont pas connus comme des pays francophones siègent pourtant au sein de la Francophonie. Le choix du Togo n’est donc pas isolé.

En réalité, les motivations ne sont qu’accessoirement linguistiques et culturelles. Elles restent  essentiellement économiques. De fait, le Commonwealth joue un rôle important pour le progrès social et économique de ses membres.  A travers le CFTC (Fonds du Commonwealth pour la coopération technique), l’organisation soutient  les efforts des pays membres en développement afin d’accélérer le rythme de leur croissance économique.

Il fournit, à court terme, les compétences techniques manquantes ou insuffisantes afin de permettre aux gouvernements concernés dans des domaines aussi divers que les exportations et la promotion industrielle, les services juridiques et économiques de haut niveau, et, à plus long terme, il assure tout un éventail de programmes de formation dans les secteurs considérés comme les piliers du développement économique. L’association des pays du Commonwealth crée donc des programmes de solidarité et de coopération internationale pour aider les petits États membres.

Mais le Commonwealth ouvrira surtout à notre pays les portes de 2 milliards de consommateurs. Dans une sous-région de plus en plus concurrentielle et dans un contexte où le Togo a besoin d’attirer des investisseurs tout en trouvant des débouchés pour ses produits, cette adhésion constituera indubitablement une opportunité. Occasion aussi de se rappeler que notre pays n’a pas  toujours été que francophone: il y a eu l’influence portugaise, allemande et anglaise etc.