Le gouvernement togolais « très » engagé dans l’accès universel à l’énergie électrique

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L’Union Européenne (UE) a signé jeudi 25 novembre dernier avec le gouvernement togolais un accord de financement à hauteur de 9,5 milliards FCFA, en faveur de la mise en œuvre du Programme d’extension des réseaux électriques des centres urbains du Togo (PERECUT). Quelques jours plus tard soit le samedi 27 novembre, réunis en conseil des ministres, les membres de l’exécutif ont adopté un décret de création d’un fonds pour l’accès universel à l’électricité « Tinga ». Deux faits marquants qui viennent témoigner de l’engagement des autorités togolaises à atteindre son ambition d’accès universel à l’énergie électricité à l’horizon 2020 et s’ajoutent à de diverses initiatives déjà mise en place.

Le PERECUT, programme lancé en 2020, a pour objectifs d’améliorer sensiblement la couverture électrique et l’accès à l’énergie dans les villes de l’intérieur du pays. Sa mise en œuvre est prévue pour durer trois ans et devra permettre la construction de 190 km de réseaux moyenne tension, 371 postes de transformation MT/BT et 1660 km de réseaux basse tension. “Le projet viendra également en appui au Programme d’électrification pour tous grâce à la fourniture de 58 000 compteurs supplémentaires”, indique la Présidence de la République.

S’agissant de ce fonds dénommé « Tinga », il constitue d’après l’exécutif, « un mécanisme de facilitation de l’accès à l’électricité pour les populations à faible revenu ». Il va permettre aussi d’offrir des subventions remboursables pour l’accès universel aux réseaux électriques.

Deux centrales pour booster la couverture universelle

Pour accélérer sa politique de couverture, le gouvernement a procédé durant l’année en cours à l’inauguration deux centrales. La première, Centrale thermique Kekéli Efficient power, d’un coût estimé à 85 milliards de FCFA, dont 75% de dette, soit 67 milliards de francs CFA, elle produira annuellement 532 GWh pour alimenter plus de 250 000 foyers togolais, soit plus de 1,5 million de personnes.  Elle devrait ainsi, augmenter de 50 % la capacité de production électrique du Togo.

A l’inauguration le 26 avril 2021 par le chef de l’Etat, seule la première tranche de 47 MW (cycle ouvert) a été mise en marche.

La seconde, la centrale solaire de Blitta, dénommée centrale solaire Sheikh Mohamed Bin Zayed, a été construite par AMEA Togo Solar, filiale d’AMEA Power. Celle-ci est dotée d’une capacité de 50 MWc, et est constituée de plus de 5 000 plaques solaires.

Cette centrale située à plus de 267 km au nord de la capitale, Lomé, va générer environ 90 255 MWh d’énergie par an, et desservir en énergie, environ 158 333 ménages togolais, dont 9% de la demande de la région centrale.

En termes d’investissement, sa construction a coûté 21 milliards FCFA décaissé par la Banque ouest africaine de développement (BOAD), et le fonds d’Abu Dhabi Fund pour le développement (ADFD).

« Cizo » qui porte déjà des fruits

Dans la même dynamique, les autorités togolaises, ont initié et lancé le projet Cizo en 2018. Projet d’électrification rurale, il vise à l’horizon 2022, un accès à l’électricité par la fourniture des kits solaires individuels à coûts abordables à plus de 2 millions de citoyens (soit environ 300.000 foyers). Il devrait faire passer l’accroissement du taux d’électrification rurale à 40%.

Selon les données disponibles, entre octobre 2018 et novembre 2019, le projet a touché plus de 26 000 de ménages.

En avril dernier, lors du déplacement du président togolais en France, un accord de financement à hauteur de 40 millions d’euros a été conclu entre le Togo et Sunna Design, leader en éclairage public solaire dans les zones rurales et périurbaines subsahariennes, au profit du projet Cizo. Ce financement va permettre au gouvernement d’accélérer l’initiative présidentielle de l’électrification rurale par kits solaires.

Des projets à venir…

En ligne avec la Stratégie nationale d’électrification, les autorités togolaises ambitionnent d’à accroître à 50%, la part du renouvelable dans le mix énergétique de leur pays. C’est dans cette perspective, qu’outre des centrales Kékeli et de Blitta, l’exécutif a annoncé en juin 2021 les travaux préliminaires de la construction des centrales solaires à Salimde (préfecture de Tchaoudjo à Sokodé) et à Awandjelo (préfecture de la Kozah à Kara).

C’est à travers l’adoption des décrets en conseil des ministres du 17 juin 2021. Cette adoption d’après le conseil, « permettra le démarrage des procédures d’indemnisation et d’expropriation en vue de sécuriser les périmètres des sites identifiés ». Ces deux centrales, seront dotés de puissances 60 et 80 Mwc.