Prix du carburant : zoom sur la situation dans la sous-région

0
1012

Depuis le mardi 19 juillet dernier, les prix des produits pétroliers ont connu une nouvelle hausse à la pompe. Cette nouvelle augmentation a suscité des réactions diverses au sein de l’opinion nationale. Certains jugent exagérée cette décision gouvernementale alors que les autorités la justifient par des réalités économiques au plan mondial qui ont aussi obligé plusieurs pays de la sous-région à réajuster les prix.  Focus infos fait un focus sur les prix dans les pays voisins.

 Au Togo, le coût des produits pétroliers a été revu à la hausse 3 fois de suite depuis le début de l’année.  La première date du 29 mars 2022.  Ainsi entre mars et juillet 2022, le prix du super sans Plomb est passé de 505 FCFA à 700 FCFA, soit une hausse de 38%.

Celui du gas-oil a augmenté de 63% passant de 520 FCFA à 850 FCFA ; quant au litre du pétrole lampant, son prix monte de 400 FCFA à 650 FCFA, ce qui correspond à une hausse de 62%. Par ailleurs, le prix de cession  du gaz butane est resté inchangé. Les bonbonnes de 12,5Kg et 6kg, sont toujours vendues respectivement à 6500 F et à 3120F.

Les raisons de la hausse

Selon les autorités togolaises, l’augmentation des prix des produits pétroliers est d’abord due à la hausse du coût du baril du pétrole sur le marché international, ensuite à des difficultés liées à l’approvisionnement en raison de la guerre en Ukraine. La dernière augmentation « correspond à un ajustement technique suite au constat d’une envolée des prix du baril de pétrole », indique le gouvernement.

Cette nouvelle revue à la hausse des prix fait également suite au constat selon lequel des consommateurs des pays voisins viennent s’approvisionner au Togo en raison du prix de vente abordable.

« Il est facile de constater que la subvention qui a servi à limiter le poids de la hausse est plutôt devenue un piège dans la mesure où elle est de plus en plus importante et que des citoyens des pays voisins viennent en profiter. En effet, des personnes viennent s’approvisionner ici et vont revendre ailleurs », a rapporté une source gouvernementale.

Plus de 25 milliards FCFA de subvention depuis début 2022

Le gouvernement a indiqué au lendemain de sa décision d’augmentation des prix de carburant, avoir engagé plus de 25 milliards FCFA dans les subventions sur les produits pétroliers, depuis le début de cette année 2022.

Pour ce qui est de la dernière hausse des coûts, il annonce effectuer une subvention de 178 FCFA sur le super sans plomb (au prix 700 FCFA, contre 818 FCFA hors subvention), de 160 FCFA sur le pétrole lampant et 233 FCFA sur le gasoil.

Selon les autorités « si on continue avec ce niveau, ce sera impossible de soutenir d’autres secteurs. Or pendant ce temps, la subvention sur les engrais pour les paysans par exemple, est aussi nécessaire ». Le gouvernement maintient l’effort «mais il est aussi important de mettre en œuvre la vérité des prix pour ne pas mettre tout notre argent dans ces subventions », souligne-t-il.

Des pays voisins aussi contraints d’augmenter les prix

En date du 12 mai 2022, le prix du carburant à la pompe au Burkina Faso a subi une augmentation de 100 FCFA. Ainsi, le litre de l’essence super qui était vendu à 615 FCFA est passé à 715 FCFA, soit 16,26% d’augmentation, et le gas-oil qui s’achetait à 545 FCFA, passe désormais à 645 FCFA, soit 18,34% de hausse.

Comme au Togo, la raison évoquée par les autorités burkinabés, c’est la crise russo-ukrainienne qui a engendré la hausse du cours du pétrole au niveau international. D’environ 79 dollars en début d’année, le cours du baril s’est hissé à 109,09 dollars à date, soit une variation de 38,08%.

Les mêmes motifs ont conduit la junte militaire au pouvoir au Mali, le 22 juin dernier, à augmenter de 49 FCFA le prix du litre d’essence qui est désormais vendu à 811 FCFA contre 762 FCFA plus tôt. Au même moment, le gas-oil passe de 760 à 809 F CFA.

En Côte d’Ivoire, le prix à la pompe du litre de super sans plomb a été revu à la hausse depuis le 1er juin 2022. Il est commercialisé désormais à 735 FCFA le litre contre 695 FCFA auparavant, soit une augmentation de 40 francs CFA. Celui du pétrole lampant a pour sa part connu une hausse de 30 francs CFA, passant de 615 à 645 FCFA le litre.

« Ceci est lié au coût élevé du baril du pétrole sur le marché international. Il faut noter que le prix du baril qui était à 116 dollars est encore largement au-dessus de 128 voire 129 dollars. Cette énième augmentation peut susciter beaucoup d’interrogations parce que le consommateur lambda n’arrive pas à percevoir les leviers qui justifient cette augmentation notamment quand on sait qu’il y a eu des périodes où le prix du baril avait atteint un niveau assez bas et où on avait des niveaux records de 20 dollars le baril, sans qu’il n’y ait eu de baisse significative du prix du carburant », c’est en ces termes que l’Etat de la Côte d’ivoire a justifié la hausse.

Au Sénégal, la tendance haussière des prix des produits pétroliers liée aux tensions mondiales sur l’approvisionnement en hydrocarbures résultant du conflit russo-ukrainien oblige le gouvernement, dit-on, à augmenter le 5 juin de 115F, le prix du litre du super sans plomb qui est passé désormais à 890 FCFA le litre à la pompe.