Promouvoir le modèle francophone de gestion responsable de la mer et de l’action de l’Etat en mer.

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La France préside depuis le 1er janvier le groupe des ambassadeurs francophones au Togo. Parmi les activités proposées par l’ambassadeur de France, Marc Vizy, conjointement avec le directeur du Bureau Régional pour l’Afrique de l’Ouest (Brao) de l’OIF, figure le soutien à l’économie bleue. Cette proposition est fondée sur la résolution des économies bleue et verte de la conférence ministérielle de la francophonie, adoptée à l’initiative du Togo lors de sa 34ème session des 25 et 26 novembre 2017 à Paris. Pour l’honorer, le groupe des ambassadeurs francophones a souhaité promouvoir l’installation à Lomé d’un cluster maritime de l’Afrique francophone, en partenariat avec le cluster maritime français. Cette initiative a notamment pour objectif de promouvoir dans la zone le modèle francophone de gestion responsable de la mer et de l’action de l’Etat en mer.

Le Togo bénéficie en effet d’un panel d’atouts propices à l’accueil du cluster maritime de l’Afrique francophone.

D’abord, la géographie du port de Lomé, qui dispose du principal port en eaux profondes de la région, d’un littoral longé par un axe côtier en pleine expansion pour les deux années à venir, d’une interface qui relie le port au corridor vers l’hinterland, ainsi que d’une route vers le Burkina Faso et le Niger en bon état. Ensuite, d’un point de vue technique, Lomé est devenu le premier hub de transbordement de conteneurs de la zone, et dispose d’infrastructures modernes. Un port à sec encore à l’étude devrait voir le jour afin de fluidifier le trafic de conteneur.

Surtout, la sécurité est un point essentiel, puisque le Togo est un des seuls pays à assurer avec efficacité la surveillance de ses eaux territoriales. Le mouillage est parfaitement contrôlé (en témoigne la centaine de navires qui y stationnent en permanence) grâce à une marine togolaise réactive. Enfin, du point de vue politique, le Togo vient d’adopter son Plan National de Développement, qui vise à consolider la place de Lomé en tant que Hub centré sur le portuaire et les services. Le gouvernement soutient les efforts de sécurisation, à l’image de l’organisation du sommet de l’Union Africaine sur la sécurité et la sûreté maritimes et le développement en Afrique, à l’occasion duquel la charte de Lomé a été adoptée.

Le président (Frédéric Moncany de Saint-Aignan) du cluster maritime français et son secrétaire général (François Lambert), également délégué général du Groupement des Industries de Construction et d’activité navale (GICAN) ont donc été sollicités pour qu’ils se rendent à Lomé afin d’accompagner la création du cluster maritime de l’Afrique francophone. Depuis sa création en 2006, le cluster maritime français jour un rôle majeur de représentation de l’intérêt général maritime auprès des autorités publiques en général et du SG-mer en particulier. Il favorise les synergies transversales entre les différentes catégories d’acteurs maritimes en suscitant des réponses françaises sur les marchés internationaux. Il réunit près de 450 membres ainsi que des acteurs publics comme la marine nationale, les grands ports ou des établissements de formation et de recherche, réalisant un chiffre d’affaires de plus de 80 mds d’euros.

La délégation a été reçue par les autorités publiques du pays : ministre conseiller à la mer, ministre en charge de la pêche, secrétaire général du ministère en charge des transports, directeur général du port autonome de Lomé, tous mobilisés par le chef de l’Etat préalablement sensibilisé par l’ambassadeur de France. Une réunion s’est tenue au port autonome de Lomé sous la présidence de l’amiral ADEGNON, directeur général du port et par ailleurs maire de Lomé, qui a rassemblé plus d’une soixantaine d’acteurs privés du port, parmi lesquels les entreprises les plus importantes du Togo. Toutes ont témoigné d’un intérêt réel pour l’initiative et se sont dites prêtes à adhérer au cluster. Une seconde réunion a permis à la délégation de rencontrer, sous la présidence du ministre-conseiller chargé de la mer, Stanislas BABA, tous les acteurs publics concernés par la mer et de prendre la mesure de leur implication dans le projet.

L’attaché de défense de l’ambassade a préparé avec la marine togolaise une présentation de son dispositif de surveillance du mouillage face à Lomé, puis la délégation a visité le port en embarquant sur un patrouilleur de la marine togolaise et bénéficié d’une présentation des installations modernes du terminal Bolloré. Une visite a été organisée sur le chantier naval français OTAM et l’école maritime EMARITO. Le BRAO a également présenté ses activités, à l’instar de son incubateur de start-up qui oriente ses activités vers le maritime. Un bureau dédié ainsi que les projets de statuts du cluster maritime de l’Afrique francophone ont également été soumis à l’avis de la délégation, qui s’est félicitée de l’engagement local et s’est engagée à soutenir, via une convention de partenariat cette initiative. Ce fut l’occasion de rappeler qu’il ne s’agit pas de créer une antenne à Lomé du cluster maritime français, mais bien d’un cluster maritime indépendant pour les pays d’Afrique francophone, lié par un partenariat avec le cluster maritime français.

Ambassade de France